Une reconstitution filmée de la séquestration d’Elisabeth Brichet, 12 ans, dans la masure des Fourniret à Floing (Ardennes françaises), a été projetée ce mardi après-midi à la cour d’assises des Ardennes. Monique Olivier qui, seule, a accepté l’exercice le 30 novembre 2004, y refait les gestes qu’elle a eus avec la jeune fille la nuit du 20 au 21 décembre 1989.
Sur les images, l'épouse de Michel Fourniret, engoncée dans un gilet pare-balle marine, ouvre la portière arrière d’une Renault 9 et attrape un siège-bébé. Un baigneur a pris la place de son fils Sélim alors âgé de quinze mois. Elle le transporte dans la cuisine-salon de leur deux-pièces au fond d’un hangar-atelier, le pose à terre, prépare le repas. Un policier barbu à lunettes prend la place de Michel Fourniret à table, et une fillette blonde en anorak mauve, s’assied entre ses deux kidnappeurs.
Puis, son époux a emmené la petite dans la chambre, l’a sanglée sur le lit, l’a déshabillée en partie, et a constaté qu’elle était «en situation menstruelle». Comme ce n’est pas une affaire d’homme, Michel Fourniret demande à sa femme de lui « faire une toilette intime ».
Sur la vidéo de reconstitution, Monique Olivier entre dans une chambre, une bassine rouge dans une main, un nécessaire de toilette dans l’autre. Sur le grand lit, un mannequin de petite fille allongé sur le dos, a les deux bras en croix, les mains attachées au montant du lit, un petit haut noir remonté sur le ventre, une paire de collants baissés. Monique Olivier enlève les collants, puis la culotte, enfin la serviette hygiénique. On la voit nettoyer l’entrejambe de la poupée de chiffons avec un gant, de l’eau et du savon, frotter à plusieurs reprises. Elle essuie le sexe comme elle l’a fait pour Elisabeth Brichet puis la recouvre d’un drap. Elle rejoint son mari à la cuisine, lui dit: «C’était la fin de ses règles. J’ai terminé la toilette». Puis, elle va se coucher dans la chambre voisine avec son fils Sélim et s’endort.